top of page

Se documenter sur le peuple Wixárika-Huichol

On ne sait pas trop comment dire pour parler des peuples qui vivaient au Mexique et dans tout le continent américain, avant l’arrivée des colonisateurs: peuples premiers, peuples racines, autochtones, aborigènes, indigènes, amérindiens ou précolombiens…

Le peuple Wixárika-Huichol était un peuple important et bien installé dans des terres fertiles du Nord-Ouest du Mexique avant l’arrivée des conquérants, je l’appellerai peuple premier.

Don-Eligio-Carrillo-Vicente-parle.jpg

Huichol ou Wixárika ?

Quand ils parlent d’eux-mêmes, ils sont "le peuple Wixárika" (prononcer Virárika), au pluriel, ce sont des Wixáritari. Leur langue est la langue Wixárika, pour laquelle de jeunes linguistes huichols ont récemment créé un alphabet et une écriture et sont en train d'élaborer un premier dictionnaire. 

Le mot Wixárika étant apparemment difficile à mémoriser, les colonisateurs ont préféré les appeler "Huichols", par facilité. Les Wixaritari-Huichols sont un des peuples premiers du Mexique qui a le plus lutté pour sauvegarder sa culture, contre les envahisseurs, depuis l’arrivée de Hernán Cortés jusqu’à nos jours où la lutte est féroce contre les multinationales dévoreuses de terres, et les religions qui s'acharnent à détruire les traditions. 

Ce peuple a beaucoup intéressé et passionne toujours de nombreux ethnologues, cinéastes, écrivains, amateurs d’art.

 

Eligio Carrillo Vicente - Chamane et artiste.

Autorité morale de la Colonia de Huanacaxtle.

Le magnifique livre de l’ethnologue Michel Perrin "Visions Huichol", édité en 2014 aux Editions Somogy et abondamment illustré, est malheureusement épuisé mais si vous avez l’occasion d’en trouver un exemplaire, achetez-le !

L’ethnologue Denis Lemaistre, spécialisé dans le Chant des Chamanes Wixaritari a publié un livre passionnant : "Le Chamane et son chant" chez L’Harmattan.

Et il y a bien d’autres livres intéressants…

Des sites, très bien documentés donnent de bonnes informations.

Je vous conseille de taper "Huichol" et "Art huichol" sur un moteur de recherche et vous aurez beaucoup à découvrir.

Je conseille ces sites, il y en a bien d’autres… et aussi plusieurs documentaires sur Youtube.

 

Pour les hispanisants, l’essentiel   http://www.wixarika.org

http://www.visionsdeschamanes.fr/lart-des-indiens-huichols/

http://webpages.ull.es/users/fradive/practica/huich/p4a.html (en espagnol)

http://cocomagnanville.over-blog.com/article-mexique-les-huichols-117355974.html

https://perezartsplastiques.com/2015/09/07/les-huichols/

http://aufildm.free.fr/31HUICHOLethniehuichole1.htm

http://arutam.free.fr/Huichol.html

Dans "Le Monde Planète" : "la bataille des Indiens Huichols"

Comment j’ai découvert l’art Wixárika

Il y a une dizaine d’années, lors d’un séjour prolongé à Zacatecas, à 600 Km au nord-ouest de México Capitale, j’ai découvert l’art des Indiens Huichols que j’ignorais totalement.

Je ne savais rien du peuple Wixárika-Huichol et encore moins de son art.  

C’est un petit tableau de fil, à vendre sur un marché, qui m’a fascinée. Je n’avais rien vu de pareil : des couleurs vives, un dessin apparemment naïf, une harmonie étrange dans ce tableau qui me racontait une histoire que je ne comprenais pas. 

En achetant le tableau, je ne savais pas que j’entamais une aventure passionnante et riche en découvertes.

premier-tableau-zacatecas.jpg

J’ai eu la chance, grâce au Musée Huichol de Zacatecas, de connaître  Antonio Cosío de la Cruz et sa famille.

Il vit de la confection de tableaux de fil qu’il vend, quand il trouve un client. J’ai été une bonne cliente et en échange, il m’a montré comment on incruste, bien serrés, ces fils de laine très fins dans de la cire,

la "cera de Campeche", produite au Mexique, une cire malléable qui ne colle pas aux doigts et que l’on étend sur une planchette de contre plaqué.

Une fois la technique apprise, j’ai commencé à essayer de comprendre, en lisant des publications d’ethnologues, la culture du peuple Wixárika et leur vision du monde qu’ils traduisent dans ces tableaux qui sont, comme ils disent, "les miroirs des Dieux".

Marina Anguiano, une amie mexicaine, anthropologue spécialiste du peuple Wixárika, travaille avec eux depuis 50 ans et n’a pas encore tout compris… alors, il me reste beaucoup à faire !

 

L’exposition "Visions Huichol" montée en 2014 au Musée de la Vieille Charité à Marseille, sous l’impulsion de l’ethnologue Michel Perrin, a été l’occasion de voir des tableaux magnifiques prêtés pour quelques semaines par des collectionneurs privés. Mais, pour apprécier  librement l’art des tableaux de fil huichols, il faut aller au Mexique ou à Los Angeles et San Francisco. Il y en a quelques uns à Marseille, au Musée de la Vieille Charité, c’est un legs du cinéaste François Reichenbach qui s’est passionné pour ce peuple.

L’art Wixárika-Huichol, art nouveau     

Visions-Huichol-Michel-Perrin.jpg

Historique donné par Michel Perrin dans son livre "Visions huichol" Editions  Somogy. 2014

.

 Citation de l’ethnologue Michel Perrin.

 

"Avant les tableaux de fil tels que nous les voyons aujourd’hui, les Huichols utilisaient déjà la cire d’abeille pour sculpter des petites figurines qu’ils collaient sur des calottes de calebasses ou faisaient des dessins rudimentaires avec une grosse laine appliquée sur des planchettes qu’ils offraient aux Dieux.

C’est dans les années 1950 qu’un père franciscain, responsable du Musée d’artisanat de la Basilique de Zapopan, près de Guadalajara, distingua et encouragea le travail du jeune

Ramón Medina Silva et de son épouse Lupe.

         

En 1965, le couple intéressa les ethnologues américains, Barbara Myerhoff et Peter Furst  et deux ans plus tard, se monta une école d’artisanat huichol, destiné aux seuls wixaritari, où Ramón Medina fit des disciples.

Les artistes furent encouragés à évoquer de préférence les thèmes mythiques et les éléments de leurs traditions.

Peter Furst commanda des tableaux pour le Museum of Ethnic Arts de l’Université de Californie à Los Angeles qui organisa une exposition en 1968.

 

L’art des tableaux de fil connut dès lors un grand développement, dans lequel le philosophe américano-mexicain Juan Negrín et son épouse Yvonne jouèrent un grand rôle.

Passionnés d’art et de métaphysique, ils perçurent la force de cet "artisanat" nouveau émanant de Wixaritari-Huichols exilés en ville.

Art à part entière, c’était aussi un révélateur de la "pensée mythique" et de la vie rituelle, en écho à la manière wixárika de voir et de vivre le monde."

 

Jusqu’à sa mort récente, en 2015, Juan Negrín fut un soutien inconditionnel des artistes huichols.

Michel Perrin est mort la même année. Un an avant, Ils avaient travaillé ensemble pour monter, avec la participation de Denis Lemaistre, la grande et magnifique exposition d’art Huichol au Musée de la Vieille Charité à Marseille.

bottom of page